LA REVANCHE DES SES
S comme... séduction, E comme... éblouissement, S comme... savoir,
"Un cours de SES, c'est être séduit par l'éblouissement de l'accès au savoir"
TES 1 Lycee J. Monnet
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FICHES DE RÉVISION

Qu’est-ce que la science économique ?

L’économie ne s’est réellement constituée en science autonome, avec un objet d’étude propre, qu’après l’émergence des sociétés « modernes ». Avec l’institutionnalisation du marché, les activités économiques se sont distinguées des autres structures sociales, sur lesquelles elles ont exercé une influence croissante.

•   La science économique

    - La science économique est la science qui étudie la production, la répartition et la circulation des richesses, entendues au sens de biens et services résultant d’une activité productive.

D’une manière plus formelle, c’est la science qui étudie l’allocation optimale des biens rares à des fins alternatives (Lionel Robbins).
Pourquoi rares ?
Parce que l’économie ne concerne que ce qui relève directement ou indirectement de l’activité productive. Or, tout bien qui est disponible en quantité illimitée n’a pas besoin d’être produit – il est donc hors du champ économique.
La rareté, c’est donc la situation dans laquelle l’offre naturelle d’un bien est inférieure à sa demande ; c’est donc une situation dans laquelle le bien a un prix. Ainsi, un dessin réalisé par ma fille de 3 ans n’a pas de prix ; comme personne ne désire l’acheter, il n’est pas « rare » au sens économique.

Par conséquent, la science économique analyse la manière dont, à partir de ressources rares –les matières premières par exemple-, on peut générer le niveau de production le plus élevé possible.

- L’économie, science qui étudie l’activité productive, cherche donc à répondre à trois questions :
Pourquoi produire ? Cela pose le problème de la nature des besoins à satisfaire.
Comment produire ? Cela amène à se poser la question de l’efficacité du système productif.
Et enfin : Comment répartir la production ? C’est une problématique en terme de justice sociale qui se pose alors.


•   Micro économie et macro économie

Il existe deux grandes approches différentes de l’activité économique :

- L’approche micro économique
Elle analyse la réalité économique à partir du comportement des individus.
Selon elle, pour comprendre le système économique dans son ensemble, il suffit de généraliser ce qui est vrai à l’échelle individuelle. Les lois économiques générales sont donc les mêmes que les lois économiques qui régissent les comportements individuels : le « tout » est égal à la somme des parties.
Cette approche est celle du courant libéral, qui repose sur l’hypothèse de la rationalité des agents économiques individuels comme fondement explicatif des comportements économiques.


- L’approche macro économique
Elle avance au contraire que le « tout » n’est pas réductible à la somme des parties.
Par exemple, s’il est vrai qu’au niveau individuel chaque entrepreneur à intérêt à ne verser que des salaires faibles pour augmenter ses profits, si tous les entrepreneurs agissent ainsi, alors la consommation globale sera faible, de même que la production globale et donc… les profits eux-mêmes. Ce qui est vrai au niveau individuel n’est donc pas généralisable au niveau collectif. C’est l’approche keynésienne, qui raisonne sur des agrégats, des quantités globales (PIB, FBCF...)


- Depuis une trentaine d’années, un nouveau courant de pensée est apparu, celui de la synthèse, qui cherche à donner des fondements micro-économique à l’approche macro-économique.



Complement : Modèles et rationalité économique


• Des modèles théoriques basés sur des hypothèses simplificatrices

La quasi-totalité des approches économiques dominantes s’appuie sur des modèles formalisés, c’est-à-dire sur des constructions simplifiées, fondées sur des hypothèses parfois irréalistes, afin de comprendre le système économique. On parle alors d’une démarche hypothético-déductive : on part d’une théorie pour essayer d’expliquer le monde, et non de la description du monde pour essayer d’en déduire une théorie (ce qui correspond à une démarche inductive, allant du particulier au général). Le néophyte est souvent surpris, en ouvrant un ouvrage d’économie, d’y découvrir de nombreuses formules mathématiques et des raisonnements qui lui semblent bien loin de la réalité.

• L’exemple de la rationalité du comportement

Toutes les théories libérales reposent sur l’hypothèse de rationalité des agents économiques.
Cette hypothèse signifie que tout choix, toute décision prise par un individu se réalise à la suite d’un calcul coût/avantage. Face à chaque situation, chacun cherche à en évaluer les coûts (en terme financiers, mais aussi de temps, d’efforts, d’investissement personnel…) et les avantages (en termes financiers, mais aussi de bien-être personnel).
Le comportement retenu sera donc celui qui apportera l’avantage le plus élevé par rapport au coût supporté.
Les agents économiques sont alors considérés comme des Homo oeconomicus, c’est-à-dire comme des individus uniquement motivés par un calcul rationnel. Ils chercheront à éviter des coûts d’opportunité, correspondant aux gains supplémentaires qu’ils auraient pu réaliser en retenant d’autres choix.

Gary Becker, prix Nobel d’économie en 1992, chantre de « l’impérialisme économique dans les sciences sociales », a cherché à appliquer ce modèle de rationalité à toutes les dimensions du comportement humain. Il a ainsi développé des modèles économiques de la criminalité, du mariage…

• L’intérêt des modèles

Il est utopique de penser que nous agissons tous ainsi.
En faisant nos courses, ne nous laissons-nous pas plus porter par l’instinct, par l’envie du moment, que par un réel calcul rationnel ? De même, l’amitié, l’amour, les relations sociales d’une manière générale, ne sont-ils mus que par le calcul ? Les économistes sont conscients que non.
Alors, pourquoi s’appuyer sur de tels modèles ?

Ces modèles peuvent principalement se justifier par deux types d’arguments :

- Tout modèle induit nécessairement des simplifications, sans quoi cette théorie ne pourrait avoir de puissance explicative. Et si le modèle de rationalité comportementale n’est pas en adéquation parfaite avec la réalité, mais que malgré tout les conclusions de la théorie semble être corroborée par la réalité, alors on pourra juger la théorie pertinente… même si elle repose sur des hypothèses irréalistes. C’est la position défendue par Milton Friedman, prix Nobel d’économie, dans Essai sur la méthodologie de l’économie positive (1953).

- Ces modèles servent de bases à l’élaboration d’autres modèles plus complexes, qui reposent sur des hypothèses plus réalistes. Ainsi, Herbert Simon a développé un modèle fondée sur l’existence d’une « rationalité limitée » : les agents économiques ne choisissent pas le meilleur comportement possible, car les coûts liés à la recherche et au traitement de toute l’information nécessaire pour effectuer un choix rationnel entre toutes les situations possibles sont beaucoup trop importants. Par conséquent, ils choisiront la première situation leur paraissant acceptable, même si ce n’est pas forcément la meilleure.
La capacité à faire l’objet d’améliorations est donc une caractéristique de ces modèles, même si, en retirant certaines hypothèses, ces modèles deviennent plus complexes à étudier.