Le courant
libéral
Le
courant libéral est le premier réel courant économique a être apparu.
Il pose
comme fondement légitime de toute société le respect de la liberté individuelle.
Selon cette approche, une société libre, où les échanges économiques se
réalisent selon le jeu de l’offre et de la demande sur des marchés, est une
société dans laquelle le bien-être collectif est le plus élevé
possible.
• L’approche générale du
libéralisme
Le libéralisme est né à la fin du 18ème siècle avec
l’apparition du courant classique.
Il a régné quasiment sans partage sur la
pensée économique académique jusqu’à la crise de 1929.
Il a été ensuite éclipsé
par la pensée keynésienne. Il a fallu attendre la crise des années 70 pour que
le libéralisme revienne de nouveau d’actualité.
Les économistes libéraux
pensent que le mode d’organisation des activités économiques le plus efficace
est l’économie de marché. Dans ce système, l’État n’intervient pas, ou très peu
; uniquement pour pallier aux défaillances du marché.
Les échanges se réalisent
sur des marchés par la confrontation de l’offre et de la demande. De cette
confrontation naît un prix, qui égalise l’offre et la demande. Par conséquent,
les marchés sont toujours à l’équilibre : on parle d’équilibre général. Comme
tous les marchés sont mutuellement équilibrés, à tout équilibre général
correspond une situation de plein-emploi. Des marchés libres permettent donc
d’engendrer le niveau d’activité économique le plus élevé.
•
L’économie classique
L’économie classique est apparue à la fin
du 18ème siècle, avant d’être supplantée par le courant néo-classique après
1870.
Les auteurs classiques ont été à l’origine du courant libéral.
Ce sont les
premiers à avoir théorisé l’économie de marché et ses avantages.
Ses principaux
auteurs sont :
- Adam Smith :
C’est le « père » de l’économie politique
classique. Il a écrit en 1776 l’ouvrage fondateur de ce mouvement : "Recherche
sur la nature et les causes de la Richesse des Nations". Il y montre entre autre
que la division du travail est la source de la croissance, et que le
libre-échange peut être bénéfique (théorie des avantages absolus)
- David
Ricardo :
C’est le véritable fondateur du libre-échange entre les Nations, à
partir de sa théorie des avantages comparatifs
- Jean-Baptiste Say :
Par
sa "loi des débouchés" (« l’offre crée sa propre demande »), il montre qu’une
économie de marché est toujours équilibrée et qu’il ne peut donc y avoir ni
pénurie, ni surproduction
• L’économie
néo-classique
Les économistes néo-classiques ont succédé aux
classiques.
Ce sont des économistes « marginalistes », car ils ont introduit le
raisonnement à la marge en mathématisant l’économie.
Ils ont repris les
conclusions des classiques, mais ont innové en formalisant l’approche à partir
d’hypothèses simplificatrices et de raisonnements rigoureux.
Ils ont en
particulier théorisé l’économie de marché à partir des marchés de concurrence
pure et parfaite.
Ses principaux auteurs sont Walras et
Jevons.
Complément :
La main invisible, un
concept
fondateur
DOCUMENT
«
L’homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c’est
en vain qu’il l’attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de
réussir, s’il s’adresse à leur intérêt personnel et s’il leur persuade que leur
propre avantage leur commande de faire ce qu’il souhaite d’eux. C’est ce que
fait celui qui propose à un autre un marché quelconque : le sens de sa
proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j’ai besoin, et vous aurez de moi ce
dont vous avez besoin vous-mêmes ; et la plus grande partie de ces bons offices
qui nous sont nécessaires s’obtiennent de cette façon. Ce n’est pas de la
bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous
attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous
ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme »
Adam Smith,
Recherche sur la nature et les causes de la Richesse des Nations
•
Intérêt personnel et intérêt collectif
Les économistes libéraux
pensent que les agents économiques sont égoïstes.
Par leurs échanges, ils
cherchent à obtenir le niveau de satisfaction maximal en fonction de leurs
ressources. Or, selon eux, chacun, en n’agissant que pour son propre intérêt,
œuvre sans le savoir, et peut-être même sans le vouloir, au plus grand bonheur
du plus grand nombre.
Prenons l’exemple d’un boucher. Son objectif est de
réaliser le maximum de profits. Pour ce faire, il a intérêt à vendre aux
consommateurs la viande de meilleure qualité au meilleur prix. En répondant à
leurs besoins, il s’assure une clientèle, et donc des ventes génératrices de
profits. Le boucher, en ne pensant qu’à son intérêt personnel, met en oeuvre un
comportement qui répond au mieux à l’intérêt des clients. La recherche de
l’intérêt personnel est donc compatible avec l’intérêt collectif.
•
« La main invisible » : une régulation automatique
Smith décrit
dans son ouvrage le fameux concept de « la main invisible », qui correspond à un
mécanisme de régulation automatique de l’économie.
Sur des marchés libres, les
agents économiques sont comme mus par une « main invisible » qui, telle la
providence, fait en sorte que chacun soit à une place et ait un comportement qui
correspond à ce qui est le plus efficace pour la collectivité.
Ainsi, l’économie
de marché est le système d’organisation des activités économiques le plus
efficace qui soit, car les prix, résultant du jeu de l’offre et de la demande,
sont des signaux pertinents indiquant aux agents économiques vers quel type
d’activité ils doivent se diriger.
Ainsi, si le prix d’un bien diminue, c’est
que la demande adressée à ce bien baisse, et donc que ce bien ne répond plus à
des besoins solvables insatisfaits. Un agent économique désirant faire des
profits à donc intérêt à se désengager de cette activité, pour se diriger vers
une autre activité qui réponde mieux aux besoins de la population, c’est-à-dire
vers un bien dont le prix augmente… car la demande augmente. Chacun, en ne
pensent qu’à son intérêt égoïste, agit donc bien en fonction du bien-être
général. Les prix sont donc des vecteurs d’information permettant une allocation
optimale des ressources. Ils véhiculent à eux seuls toute l’information
nécessaire aux prises de décisions individuelles de l’ensemble des agents
économiques. Smith admet cependant que dans certains cas (infrastructures utiles
mais non rentables par exemple), l’Etat doit intervenir car le marché est
inefficace.
Il n’a donc pas une conception "ultralibérale" du système
économique.