LA REVANCHE DES SES
S comme... séduction, E comme... éblouissement, S comme... savoir,
"Un cours de SES, c'est être séduit par l'éblouissement de l'accès au savoir"
TES 1 Lycee J. Monnet
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FICHES DE RÉVISION



Le courant keynésien

Keynes a révolutionné la pensée économique dans les années 30 en proposant une alternative au libéralisme.
Il a théorisé l’impact positif d’un interventionnisme public dans l’économie, et a été à l’origine du développement de l’État-providence.
L’approche keynésienne  a été hégémonique durant les Trente Glorieuses, avant d’être remis en question à partir des années 70.

Une approche différente de l’approche libérale

- John Maynard Keynes est né en 1883.
Après une carrière dans l’administration publique, marqué par la crise de 29 et l’impossibilité des économistes à proposer des solutions pertinentes pour en sortir, il écrit La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en 1936.
Cet ouvrage va révolutionner la pensée économique, en justifiant les politiques interventionnistes.
Keynes meurt en 1946, mais ses théories vont être mises en application avec succès durant les Trente Glorieuses.
Cependant, l’ouverture des économies va peu à peu réduire la légitimité de ces politiques.
Aujourd’hui, la pensée keynésienne n’est plus dominante, même si l’interventionnisme public reste important.

- La possibilité d’un équilibre de sous-emploi :
Pour les libéraux, le libre jeu du marché amène nécessairement à l’équilibre du marché du travail, c’est-à-dire au plein emploi. Keynes, au contraire, cherche à montrer qu’il peut exister des équilibres de sous-emploi : le marché des biens et des services est en équilibre (l’offre est égale à la demande), mais l’offre de travail des individus est en même temps supérieure à la demande de travail des entreprises. Par conséquent, des marchés libres n’engendrent pas automatiquement le plein emploi.

- Le marché du travail n’est pas un marché comme un autre :
Selon Keynes, le salaire n’est pas un prix, il s’agit d’une variable soumise à de nombreux rapports de force (rôle des syndicats, des conventions collectives).
Ainsi, l’équilibre n’est pas automatique sur ce marché, puisque les salaires sont rigides à la baisse.

-  Keynes, à la différence des néo-classiques a une vision macro économique :
Par exemple, il ne va pas seulement analyser le salaire comme étant un coût de production pour l’entreprise (vision « micro »), mais aussi en considérant qu’il s’agit d’un revenu qui constitue dans les économies modernes la composante principale de la demande globale (avec l’investissement).
Keynes montre que la diminution des salaires exerce un effet dépressif sur la demande, et donc sur le niveau de production des entreprises.

   •  Demande effective et chômage involontaire

Pour Keynes, le niveau de l’emploi ne dépend pas du salaire, mais de la demande de biens et services anticipée par les entreprises.
En effet, ce qui motive un entrepreneur à embaucher, c’est avant tout la perspective de devoir augmenter son volume de production. Les décisions d’embauches vont donc dépendre de la demande effective, c’est-à-dire la demande globale anticipée par les entrepreneurs.
Si la demande effective est faible, les entrepreneurs embaucheront peu, ce qui sera source de production faible et donc de chômage. Par conséquent, le niveau de l’emploi dépend du niveau de l’activité économique, qui lui-même dépend de la demande effective.
S’il y a du chômage, il est involontaire, car ce n’est pas la faute des demandeurs d’emplois s’ils ne trouvent pas d’emploi.


Complément :
Les politiques économiques d’inspiration keynésienne



La nécessité des politiques de relance

Pour les économistes néo-classiques, il y a chômage lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de travail, c’est-à-dire lorsque le niveau des salaires est trop élevé. Il faut donc baisser les salaires pour réduire le chômage ; s’il persiste alors, c’est qu’il est volontaire.

Or, pour Keynes, cette solution est mauvaise, car elle réduit la demande, et donc à terme la production.

D’après lui, le chômage est consécutif à une demande effective trop faible.
Pour Keynes, si le libre jeu du marché n’est pas apte à générer un niveau de demande suffisant pour engendrer le plein emploi, c’est à l’État d’intervenir pour relancer cette demande.

Or, la demande effective (demande anticipée par les entreprenuers) dépend de plusieurs variables :
    •    C : consommation nationale de biens et services par les entreprises et les administrations (CI) et par les ménages (CF)
    •    I : investissements (des entreprises, administrations et ménages)
    •    G : demande de biens et services collectifs (par l’État)
    •    X : biens et services exportés (demande des agents non résidents)

Demande effective = C + I + G + X

Le chômage résultant d’une insuffisance de la demande effective,
il faut donc stimuler cette demande et ses différentes composantes

Les traitements anti-crise

- Soutenir la consommation des ménages
Il faut faire en sorte que les revenus des ménages soient plus importants pour qu’ils puissent consommer davantage. En particulier, il faut accroître les revenus des personnes les plus pauvres, car ce sont elles qui consommeront en priorité tout nouveau revenu. Il faut donc augmenter les allocations chômage, le RMI, le SMIC, et d’une manière générale toutes les aides à la consommation (prêts à taux zéro, aides sociales diverses…)

- Soutenir l’investissement
Pour relancer la demande, il faut accroître le niveau de l’investissement.
Cela peut se faire principalement de deux manières :

D’une manière générale, toutes les politiques de relance  effectuées par l’État sont favorables à l’emploi.