LE FACTEUR TRAVAIL

Le facteur travail est l’un des deux facteurs de production utilisé par les entreprises pour produire. Il est fourni par les ménages qui « vendent » leur « force de travail » en échange d’un salaire. Le facteur travail est analysé sous deux aspects : son aspect quantitatif (le volume de l’offre de travail disponible)  et son aspect qualitatif (le travail n’est pas une donnée homogène, il varie selon la qualification des travailleurs).
 

La quantité de travail disponible dans un pays est fonction de la population active, c’est-à-dire de l’ensemble des individus exerçant (population active occupée) ou cherchant à exercer (chômeurs- voir p00) une activité rémunérée. Sont aussi classés actifs occupés : les personnes aidant un membre de leur famille dans son travail (si la personne aidée n’est pas salariée), les apprentis sous contrat, les stagiaires rémunérés et les personnes qui, tout en poursuivant leurs études, exercent une activité professionnelle


Depuis la fin des années 60, le nombre d’actifs a fortement augmenté, passant d’environ 21,5 millions à près de 27 millions aujourd’hui. Cet accroissement de la population active, est du à la conjonction de plusieurs facteurs.
- La démographie : la population active future dépend de l’accroissement démographique passé. Plus le taux de natalité est élevé, plus la population active sera importante lorsque ces classes d’âge arriveront sur le marché du travail (une vingtaine d’années plus tard). Le baby-boom, qui a suivi la seconde guerre mondiale et ce jusqu’au milieu des années 60, a ainsi été un facteur très important d’accroissement de la population active à partir de la fin des années 60 jusqu’aux années 80.
- Le solde migratoire a aussi un impact non négligeable sur le niveau de la population active : si il y plus d’immigrés que d’émigrés (en âge de travailler) une année donnée, la population active va croître.
- Les comportements d’activité font aussi varier le niveau de la population active. L’allongement de la durée des études ou les mesures de préretraites vont faire diminuer les taux d’activité respectivement des plus jeunes et des plus âgés. Parallèlement, depuis la fin des années 60, les femmes sont de plus en plus actives et participent donc fortement à l’augmentation la population active.


Le travail n’est pas une donnée homogène : il nécessite presque toujours des compétences et donc des qualifications particulières.
La qualification des travailleurs peut être abordée par l’étude de la répartition de la population active en catégories socioprofessionnelles, puisque cette nomenclature repose en grande partie sur la qualification des individus. L’analyse de cette nomenclature, sur les 50 dernières années, montre un certain nombre de tendances: baisse de la proportion d’ouvriers s’expliquant en particulier par l’automatisation croissante; chute des effectifs agricoles due à la mécanisation et aux gains de productivité ; forte hausse des CSP employés, professions intermédiaires et cadres et professions intellectuelles supérieures, du fait de l’essor croissant des activités liées aux services. L’accroissement de ces deux dernières CSP montre aussi les besoins accrus en travail qualifié.


Le taux d’activité mesure le rapport entre le nombre d’actifs et la population totale correspondante. Les études ont mis en évidence trois phénomènes.
-    La féminisation continue de la population active : en 2003, 63,4% des femmes de 15 à 64 ans sont actives, contre seulement un peu plus d’une sur 2 en 1975
-    La baisse du taux d’activité des plus jeunes (15-24 ans), et ce aussi bien pour les femmes que pour les hommes. L’allongement des études en est la principale explication.
-    La baisse du taux d’activité des 50 ans et plus, en particulier pour les hommes. Cette baisse est particulièrement visible au début des années 80, marquées par la baisse de l’âge de la retraite, et le développement des mesures de préretraites. Toutefois, depuis les années 90, le taux d’activité des plus âgés est « reparti » à la hausse.


Depuis une trentaine d’années, on a assisté à une transformation importante de la structure socioprofessionnelle de la population active occupée (PAO). Ainsi, aujourd’hui, les « employés » forment la catégorie la plus nombreuse (avec plus de 7 millions d’actifs occupés, soit près de 29 % de la PAO) « devançant » les ouvriers (environ 6 millions de personnes, soit 24,8 % de la PAO) qui ont constitué pendant longtemps la catégorie socioprofessionnelle la plus importante en France. Les « professions intermédiaires » (23,1 %) et les « cadres » (14,2 %) ont connu une forte progression, alors que les catégories « artisans, commerçants et chefs d’entreprise » (6 %) et les « agriculteurs exploitants » (3 %) ont vu chuter leurs effectifs, et leur part dans la PAO. Certaines catégories sont plus « féminisées » que d’autres : c’est en particulier le cas des employés, où les femmes représentent plus des trois quarts des effectifs ; et chez les « professions  intermédiaires » avec près de la moitié de femmes.